Carl KALIRE, chercheur, éditeur et enseignant de cette faculté, a souligné l’importance de promouvoir cette langue.
> « Le kiswahili fait partie de notre culture. Il est essentiel de le célébrer. Nous avons constaté avec regret que même dans les écoles censées enseigner cette langue, les élèves et étudiants sont souvent découragés de la parler. C’est un constat amer, et c’est pourquoi nous avons décidé de discuter des solutions entre chercheurs pour promouvoir notre identité qui est une richesse inestimable ».
Le professeur Kabange Mukala, enseignant au département des Lettres et Civilisations africaine et congolaise, a également insisté sur la nécessité, pour les chercheurs congolais, d’écrire dans les langues nationales.
> « Raconter notre histoire dans nos langues, comme le kiswahili, le tshiluba, le lingala et le kikongo, permettra à nos populations de s’approprier ces récits et d’entamer un changement », a-t-il affirmé.
De son côté, Fulgence Kasongo Kibwela, étudiant en Master 1, a partagé ce sentiment de frustration :
> « Lubumbashi est une ville swahiliphone, mais combien de livres et de dictionnaires en kiswahili avons-nous ? Il est navrant de constater que nous ne disposons même pas d’une grammaire complète de cette langue. Les étrangers devraient pouvoir découvrir notre culture à travers ces langues qui forgent notre identité ».
Pour remédier à ces lacunes, les chercheurs ont appelé l’État congolais à adopter une politique linguistique responsable. Le professeur Kilongozi Si Umba Jean a plaidé :
> « Nous demandons à l’État de s’impliquer pleinement dans cette politique, comme l’ont fait la Tanzanie et la Suisse. Il est inacceptable que le français soit en position de monopole au détriment de notre identité. Nos populations ne maîtrisent ni le kiswahili ni le lingala, moins encore le tshiluba. Cela doit changer ».
Il a poursuivi en appelant à l’officialisation des langues nationales congolaises :
> « Chaque citoyen devrait maîtriser les quatre langues de son pays. Cela favoriserait l’unité nationale et réduirait les divisions tribales. Un Congolais devrait pouvoir s’exprimer dans la langue de la région où il se trouve. Voilà la solution ! ».
Cet événement, organisé par le département des Lettres et Civilisations africaine et congolaise, en partenariat avec Calures Éditions, a rassemblé de nombreux chercheurs du monde scientifique pour célébrer la Journée mondiale du Kiswahili.

Lubumbashi, Loss-Adonis Ngoyi